"La mort du roi Tsongor" m'a marquée, "Sous le soleil de Scorta" m'a charmée et depuis j'ai un peu délaissé ce cher Laurent Gaudé... alors me voilà pardonnée!
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En 2005, l'ouragan Katrina dévaste la Nouvelle Orléans. Les victimes sont nombreuses et la mauvaise gestion de la catastrophe retentissante. On s'en souvient tous. Laurent Gaudé choisit cet évènement comme toile de fond à son dernier roman.
Tour de force de l'auteur, les personnages évoluent au coeur même de la tempête, en un ralenti terrible au cours duquel la vie normale s'efface sous l'effet de la menace de l'eau. Le décor est planté, les différentes voix se font entendre dans une temporalité réduite: des prémisses du cataclysme, au présage de la fin et à la lente montée des eaux, les récits s'imbriquent et montent en puissance vers la tragédie.
Une dizaine de personnages sont mis en avant à travers un récit tricoté de mailles de vies fines et bouleversantes. L'humanité de chacun se révèle sauvage, violente et complètement désespérée. La nature déchaînée et le décor de fin du monde poussent les âmes dans leurs retranchements, jusqu'à leurs dernières confessions.
Tout fonctionne: de la construction du récit jusqu'à l'écriture incantatoire si reconnaissable chez Laurent Gaudé. La tension est à son comble et le lecteur est lui aussi dans la barque qui rôde sur les eaux qui traînent les alligators...
Je regrette pourtant le choix du décor de ce roman: Katrina est pour moi tellement proche et ancrée dans notre réalité bouleversée que j'ai eu du mal à m'abandonner à cette histoire. Du coup, elle perd de mon point de vue sa dimension universelle par un manque de recul. Un petit bémol donc qui confirme la suprématie de "La mort du roi Tsongor" dans mon petit coeur.
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2 commentaires:
Je partage cette suprématie :)
Pas mieux :-)
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