Bret Easton Ellis n'est plus à présenter. Porte parole depuis 20 ans de la "New generation lost" et auteur du best seller "American psycho", il est considéré comme le chef de file de la littérature américaine contemporaine. En cette rentrée littéraire 2010, il occupe une nouvelle fois le devant de la scène avec la sortie de son dernier roman: "Suite(s) Impériale(s)".
Annoncé par l'auteur comme la suite de "Moins que zéro" (le récit fait évoluer les mêmes personnages, mais cette fois, 25 ans après), je me devais de faire un come back sur ce livre, avant de me lancer pleine de ferveur dans la lecture du petit dernier. Ooh, je sens que je vais trembler jusque tard dans la nuit...
"Un étudiant comme il faut se retrouve le temps d'un congé scolaire, plongé dans la société de Los Angeles où habite sa famille; adolescents aussi riches que blasés, bourrés de MTV, de cocaïne, d'héroïne et d'alcool, oscillant entre la piscine et la télévision, la bi-et l'homosexualité, la prostitution et les snurf movies..."
Voilà un état des lieux désenchanté et troublant de la société aisée de Los Angeles dont les enfants se laissent aller à une dramatique errance: drogues, "parties" en tout genre, sexe et violence sur fond de clips et de séances de jacuzzi... plus rien ne les arrête car ils ont tout et rien à perdre à la fois. Surfer sur la vague de leur propre génération désabusée et en souffrance, se livrer aux affres de l'immédiateté et planer pour oublier, voilà le programme des vacances de Noël d'un groupe d'étudiants de retour chez leurs parents.
Un texte sobre et acerbe à la fois. Un récit cru et sans ambages qui brosse le portrait de cette jeunesse à la dérive. On reconnaît tout le talent de Bret Easton Ellis pour plonger son lecteur dans la spirale du trash et de l'obscène. Une écriture qui donne le tournis et qui fait osciller entre anxiété et angoisse de la dégénérescence. Une lecture qui secoue. Excellent.
"Suite(s) Impériale(s)" au prochain numéro...
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